La ministre des pensions planche sur une petite réforme des pensions. Elle ne cherche pas à rendre payables des pensions qui ne le sont pas. Tout ce qu’elle cherche, c’est de pouvoir répondre aux attentes de l’Union Européenne, qui exige quelques petits ajustements pour débloquer des crédits.

Voilà où en est arrivé ce pays : quémander des subsides et ne se résoudre à un semblant d’orthodoxie budgétaire que pour cela. Un peu comme un ado qui range sa chambre pour recevoir son argent de poche …

Le problème est beaucoup plus grave et chacun le sait. Les énormes cotisations que nous payons pour nos pensions ne suffisent pas pour payer … celle des autres. Puisque, contrairement à ce que beaucoup croient, nous ne finançons pas notre propre pension avec nos cotisations. Les caisses sont vides ou presque, et celles-ci sont destinées aux actuels retraités. Pour percevoir les nôtres, plus tard, il faudra compter sur les cotisants de l’avenir.

Pour donner quelques satisfactions à la Commission européenne, la ministre ne se résout pas à retarder l’âge d’accès à la pension parce que ce ne serait pas populaire pour ses électeurs. Elle préfère s’en prendre aux pensions complémentaires, les seules qui sont financées par leurs futurs bénéficiaires eux-mêmes. Il s’agit de pensions payées par le système de la capitalisation, où chacun finance ce qu’il percevra. Elles sont plus avantageuses parce qu’elles échappent à la catastrophique gestion publique des finances. Ce sont donc elles que la ministre veut décourager, surtout celles qui sont perçues par ceux qui ont le plus de revenus.

La ministre oublie que les cotisations payées dans le régime des salariés ne sont pas plafonnées, et sont perçues en fonction des revenus. En clair, les cadres de sociétés, qui paient le plus pour leur pension, devraient subir les mesures dites « d’économie » proposées par la ministre. Ceux qui percevront moins sont ceux qui ont payé le plus. Logique d’Etat …

Typhanie AFSCHRIFT