Article de Typhanie Afschrift paru dans Contrepoint
Des choses que nous trouvons aujourd’hui essentielles ne seront peut-être plus accessibles qu’à une élite. Les commissaires européens et nos ministres verts en feront partie, bien sûr.
Le risque d’un appauvrissement quasi généralisé en Occident, et spécialement dans l’Union européenne, est aujourd’hui très important.
Les politiques menées en Occident, et surtout celle de la Commission européenne, conduisent inévitablement à une grave diminution du niveau de vie.
Il ne s’agit pas, aujourd’hui, de parler de l’inflation qui accable notamment la zone euro.
Elle est certes un danger réel et important, surtout pour ceux qui possèdent des liquidités, des emprunts d’État ou autres obligations à long terme. Les États et les autorités monétaires ont choisi leurs victimes, et ce sont les épargnants.
Mais le pire est ailleurs. Beaucoup se rendent sans doute compte, comme l’ont déjà suggéré de talentueux éditorialistes, que posséder une voiture sera sans doute bientôt un luxe réservé à une catégorie de nantis.
Quoi qu’on fasse, l’interdiction des voitures neuves à combustion en 2035, décidée par la Commission européenne, augmentera sensiblement les coûts de déplacement en voiture individuelle.
Quand elles ne seront plus subsidiées, le prix des voitures électriques sera sensiblement plus élevé que les voitures à essence ou diesel. Et le prix des batteries, qui dépendent des métaux rares que l’on trouve surtout en Chine, ne peut qu’augmenter dans une très large mesure, vu l’accroissement de la demande et la limitation de la production due à la rareté de certains composants.
L’utilisation de ces voitures coûtera elle aussi de plus en plus cher.
Pour les rendre simplement aussi performantes que nos véhicules d’aujourd’hui, il faudra notamment, du point de vue de leur autonomie, de leur temps de charge, de la création de dispositifs de chargement en suffisance, une technologie à améliorer sérieusement, et de très lourds investissements qu’il faudra bien rentabiliser, en en répercutant le coût, comme toujours, sur les consommateurs.
Un écart entre les riches et les pauvres accru du fait des politiques des dirigeants européens
Le résultat à craindre est que seuls les riches devraient encore profiter des avantages du transport individuel. Un risque majeur que les partisans d’une politique écologique de gauche s’abstiennent bien de révéler.
Même chose pour les vacances. La guerre contre l’avion, réputé pollueur, est lancée.
On commence par taxer à l’embarquement, en plus des nombreuses autres taxes déjà existantes dans l’aviation, puis on limitera aussi les vols de courte distance, et on taxera le kérosène.
Les tickets d’avion vont devenir plus cher. D’aucuns, du côté vert, se félicitent déjà d’annoncer que les billets des compagnies low cost, « c’est fini », et que ce n’est d’ailleurs « pas normal ».
Il faudra donc payer plus cher pour voyager en avion, ou en train, déjà beaucoup plus cher aujourd’hui, et géré comme un prétendu « service public », c’est-à-dire mal, et sans égard pour les clients.
Des décennies de capitalisme plus ou moins libéral ont réussi à démocratiser les transports, à donner à la plupart d’entre nous la possibilité effective de circuler assez rapidement et confortablement et en peu de temps, pour des trajets quotidiens comme pour les vacances.
Et ce sont des politiques écologiques voulues par les partis de gauche qui vont porter atteinte à ce véritable progrès social et économique. En accroissant le coût de la voiture et de l’avion, en le portant à un niveau inaccessible pour une grande partie de la population qui pouvait, jusqu’ici, en bénéficier.
Le pire est qu’il ne s’agit là que d’exemples.
À force de réglementer aussi l’alimentation et l’agriculture, nous verrons sans doute bientôt une augmentation du prix de la viande, parce que l’on va réduire le nombre de bovins dans les élevages. La loi de l’offre et de la demande est incontournable : si l’offre diminue et que la demande est constante, le prix monte inexorablement.
À cela s’ajoute un risque, bien réel dans certains pays, de taxation des bovins ou la viande elle-même.
Quand il ne s’agit pas de mesures encore plus ruineuses. Le Sri Lanka a récemment obligé ses agriculteurs à produire tout bio, sans pesticides, notamment. Après un an, faute de débouchés et avec une production en forte baisse, les agriculteurs sont ruinés et la famine guette la population.
Mon propos n’est pas de faire peur mais de tirer les conclusions logiques des politiques menées, surtout dans l’Union européenne.
Nos politiciens veulent un Green deal. Un contrat dont ils ont beaucoup insisté sur ce qu’il apporte : une petite contribution à une planète un peu plus verte, à supposer que les Chinois n’augmentent pas trop leurs propres émissions de CO2.
Mais ce contrat a un prix, comme tout contrat. Et ce prix sera payé par les consommateurs, nous tous, par une forte diminution de notre niveau de vie.
Au point que des choses que nous trouvons aujourd’hui essentielles ne seront peut-être plus accessibles qu’à une élite. Les commissaires européens et nos ministres verts en feront partie, bien sûr.